La barque d’Hérodote 2008

Farewell to Post-Colonialism, 3ème Triennale internationale d’art contemporain, Musée du Guangdong, Canton, ChineStructure métallique, bois, bambou, fil de fer, tissus broyés, petites barques insérés dans la pâte — Éclairage latéral — H. 220 x L. 550 x P. 150 cm.

Une longue forme rouge se tient là, La barque d’Hérodote, une structure de métal et de bambou recouverte de matière faite de tissu broyé. De la proue à la poupe, des centaines de petits bateaux et autres fragments d’objets incrustés dans cette matière rouge, ils rappellent le long voyage de la barque. Silencieuse,  la barque d’Hérodote, émerge de son ombre et, comme le voyageur, elle porte en elle sa propre histoire.
Hérodote le voyageur, l’observateur avisé, le collectionneur de légendes, écrivain de l’histoire et l’infatigable conteur, a navigué dans des pays inconnus et lointains. Inspiré par ses voyages, il invente des lieux et des paysages, assemblant des événements indépendants et anachroniques ; des anecdotes de constructions narratives. Sa barque est un site de confluences dans lequel il accueille une diversité de perceptions et d’informations ; il invente lui-même les conditions de sa création. Hérodote, créateur de contes est une métaphore de l’artiste. 

La barque d’Hérodote est une mer. Sa surface ondulante crée l’illusion de milliers de petites barques flottant à la dérive sur sa peau ondulante. La barque d’Hérodote est une barque fictive, un voyageur, un paysage de fictions. La barque d’Hérodote, c’est la rencontre de l’autre, « l’expérience du divers et du différent. » (1)

Michelle Héon, catalogue Farewell to Post-Colonialism, Musée du Guangdong, Chine, 2008.

1. SEGALEN, Victor, Essai sur l’exotisme : une esthétique du divers, Fata Morgana, Paris, 1978.