Dema 1992

Galerie Prince Takamado, Ambassade du Canada à Tokyo, Japon Galerie Trois Points, Montréal, Québec, Canada — Grandes barques : structures métalliques et de bois recouvertes de denim broyé — L. 120 à 160 cm — Petites barques : poudre de pierre pigmentée sur tarlatane — L. de 3 à 35 cm.

[…] « L’œuvre nous fait ressentir comme une consistance, une densité particulière de l’air environnant : une énergie intense se dégage de l’œuvre, suggérée par l’accumulation.

La pièce principale de l’œuvre ressemble à une épave, entourée d’en grand nombre de petits bateaux disposés sur un large espace. Elle nous fait penser aux restes des superstructures qui seules subsistent dans les épaves et conserve la trace d’une civilisation disparue. Il semble qu’on nous raconte tranquillement l’aspect éphémère de la civilisation humaine. On ne peut que ressentir le temps, dense et concentré, les étapes par lesquelles une civilisation parvient à la prospérité ultime, puis disparaît avant d’être éliminé de notre mémoire. On se retrouve face aux mêmes sentiments de peur, d’impuissance et de de mystère, que l’on ressent à la découverte de fouilles de vieilles ruines. Mais l’artiste ne nie pas les anciennes civilisations ni la nôtre, et elle ne les accuse pas non plus. Il nous semble plutôt qu’elle s’y intègre et lance un regard indulgent sur les activités des êtres humains, consacrant tout leur temps et leur énergie à bâtir patiemment une civilisation, tout en acceptant les prémisses de sa fin. » […]

© Katsuhiko Yokoyama 1992, Musée des beaux-arts, Nérima, Japon. Extrait du texte Dema, traduit par Dr Minoru Tsunoda.